Catégories : Cuckold candaulistes cocu
Ce récit est la suite de : Alyssia, ma femme (11)
il y a 2 ans
Le début de cette saga est ici
- On descend pas déjeuner ?
- Non. Ce matin, on se fait servir dans la chambre.
- Par Eugénie ?
- Évidemment, par Eugénie… Ça t’a pas déplu, avoue, la petite séance d’hier soir, hein ?
- Je serais difficile.
- Et t’es pas au bout de tes surprises. Elle est très joueuse, cette petite. Et pleine de ressources.
- C’est-à-dire ?
- Tu verras bien.
- Mais si, dis ! Au moins un peu.
Il y a eu du bruit dans le couloir. Puis dans la chambre d’à côté. Encore dans le couloir.
- Tiens, ben la v’là justement !
Elle a frappé, est entrée, vêtue de son petit tablier de serveuse blanc.
- Bonjour !
Avec un grand sourire. Et elle nous a tourné le dos pour aller déposer le plateau sur la table, près de la fenêtre. Ses fesses étaient nues. Totalement nues. Superbement nues. Elle a pris tout sont temps, fait mine de rectifier la position des tasses, celle des couverts avant de majestueusement naviguer vers la porte sur le pas de laquelle elle s’est retournée.
- Bonne journée…
- À toi aussi…
Alyssia a hoché la tête.
- Elle doit être ravie. C’est un fantasme qu’elle rêvait de réaliser depuis tellement longtemps…
- Si elle en a d’autres comme ça, je suis preneur.
- Oh, oui, qu’elle en a d’autres ! Des quantités…
- Inutile que je te demande lesquels, j’imagine ?
- Inutile, en effet ! Tu les découvriras en temps voulu.
On s’est levés.
- En tout cas, ce qu’il y a de sûr, c’est que tu bandes !
- Ben… Il y a de quoi, non ? Mais tu sais ce que je me demande ? Elle est quand même pas redescendue aux cuisines dans cette tenue ? Si ?
- Ah, ça te plairait, ça, hein ! Et à elle aussi, sûrement ! C’est malheureusement pas possible. Pour des raisons évidentes. Non. En fait, la chambre d’à côté, qui est vide ce matin, lui a servi de vestiaire.
Son téléphone a vibré.
- Benjamin… Ce cher Benjamin… Allô, oui…
Elle a mis le haut-parleur.
- Alyssia ? Je suis vraiment désolé pour hier soir, mais j’ai vraiment pas pu faire autrement. C’était beaucoup trop risqué.
- Tu as très bien réagi. Ne commets surtout pas d’imprudences. Non, mais t’imagines si on pouvait plus se voir du tout ? Je le supporterais pas, Benjamin. Ça, c’est quelque chose que je ne supporterais pas.
- On n’en est pas là…
- J’espère bien…
- Non, non… T’inquiète pas ! Il s’agit juste d’éviter de se voir pendant trois-quatre jours. Le temps qu’elle se rassure. Que ses soupçons se dissipent. Bon, mais vous avez fait quoi alors, du coup, avec Alex ? Vous êtes rentrés ?
- On s’est tâtés… Et puis, finalement, non, on est restés. Et on l’a pas regretté. Ah, non alors ! Parce que je peux te dire que t’as loupé quelque chose.
- Quoi donc ?
- Eugénie, la petite serveuse, la fille du patron… Elle est chaude comme la braise.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Je te raconterai… Quand on se verra. Ce serait trop long. Mais ça vaut son pesant d’or, je t’assure. Tant et si bien qu’on va rester là, cet après-midi. Et peut-être même la nuit prochaine.
- Je vais voir…
- Tu vas voir quoi ?
- Si, éventuellement, je peux pas venir vous rejoindre.
- Sûrement pas, non. T’es inconscient ou quoi ? T’as envie que ta bonne femme découvre le pot-aux-roses ?
- Si je manœuvre bien…
- Ah, non, Benjamin, non. C’est hors de question. Ce serait complètement irresponsable. Il y aura d’autres occasions n’importe comment. Allez, file ! Va travailler ! On se rappelle dans la journée.
- Je t’aime…
- Moi aussi.
Et elle a raccroché.
- Il se fout de ma gueule, hein ! Il se fout vraiment de ma gueule. Soi-disant qu’il faut, par sécurité, qu’on reste quelques jours sans se voir. Je lui parle d’Eugénie. Je l’allèche avec et là, comme par enchantement, toutes les difficultés sont aplanies. Il est prêt à nous rejoindre dans la minute qui suit. T’en penses quoi, toi ?
- Que sa nouvelle conquête n’est pas, à ses yeux, aussi importante que ça puisqu’il était disposé à te la sacrifier pour venir passer la soirée avec toi.
- La passer avec Eugénie, tu veux dire, plutôt, oui ! Bon, mais importante ou pas, c’est pas mon problème. Je sais ce qu’il me reste à faire.
- C’est-à-dire ?
- Que je vais sûrement pas passer mon temps à attendre qu’il soit disponible pour moi. Je vais me trouver quelqu’un d’autre. Et jouer sur les deux tableaux.
Proserpine nous attendait en bas.
- Vous allez sans doute me trouver terriblement insistante, mais on a été interrompus hier soir et j’aurais vraiment aimé qu’on puisse poursuivre notre conversation. Je tiens beaucoup à écrire ce livre et si je ne dispose pas d’éléments suffisamment…
Alyssia l’a interrompue.
- Je vous ramène si vous voulez. On pourra discuter comme ça. Allez, montez !
Je me suis un peu attardé. Je suis remonté dans la chambre. Redescendu. Sur la terrasse du petit déjeuner, maintenant déserte, Eugénie remettait un peu d’ordre. Un coup de torchon par ci, une chaise remise en place par là. Je me suis approché.
- Je voulais vous dire…
Elle n’a pas relevé la tête.
– Merci pour tout à l’heure.
Toujours pas.
- Et aussi pour hier soir.
Elle m’a jeté un bref regard, vaguement confus.
- Et merci à vous.
- J’ai beaucoup, mais alors là vraiment beaucoup apprécié.
Elle a plongé ses yeux dans les miens.
- Moi aussi !
Et elle s’est enfuie.
2-
Alyssia a jeté son sac sur la petite table basse, près de l’entrée.
- Jusque chez elle je l’ai ramenée, la Proserpine.
- Et alors ?
- Et alors, à mon avis, il verra jamais le jour son bouquin. C’est juste un prétexte.
- C’est bien ce que je commençais aussi à soupçonner un peu.
- Ce qu’il y a, en réalité, c’est que tu la fais bander.
- Moi !
- Oui. Enfin, non. Ce qui l’excite, et pas qu’un peu, c’est que tu me baises pas. Que tu baises personne, d’ailleurs. « Alors, pratiquement, il est eunuque, quoi ! » Et t’aurais vu comment ils brillaient ses yeux en disant ça ! De la folie ! J’ai quand même un peu douché son enthousiasme : tu baisais pas, non, mais tu t’amusais malgré tout tant et plus tout seul. J’étais bien placée pour le savoir. Elle a pris un air désolé… « Mais faut pas accepter ça ! » Et elle s’est lancée dans un long discours enflammé. Que les hommes, on leur demandait qu’une chose, c’était de satisfaire les femmes. Et que ceux qu’en étaient pas capables, il y avait aucune espèce de raison pour qu’on les laisse avoir des compensations par ailleurs. J’ai fait la moue. Ah, oui ? Et elle comptait le leur interdire comment ? Elle ne s’est pas laissée démonter. Oh, il y en avait plein des moyens. Mais le plus commode, et le plus courant, c’était encore la cage de chasteté. « Vous la lui enfermez bien à l’étroit là-dedans, vous gardez précieusement la clef sur vous et le tour est joué. »
- Elle a vraiment un problème, elle, hein !
- Non, tu crois ?
- Tu lui as répondu quoi ?
- Que c’était une excellente idée. Et que j’allais mettre ses conseils à exécution dans les plus brefs délais. Mais non, idiot ! Je lui ai rien dit du tout.
- Si bien que si elle a envie d’imaginer que tu vas vraiment le faire…
- Eh bien, elle l’imaginera. Elle peut bien penser ce qu’elle veut.
- Sauf qu’elle va pas nous lâcher…
- On y mettra bon ordre. Oh, mais on s’en fiche d’elle ! Dis-moi plutôt ! Qu’est-ce tu ferais à ma place ?
- Pour ?
- Benjamin, tiens, pardi ! Qu’est-ce tu veux d’autre ? Non, parce que si je réagis pas, là, après le coup qu’il m’a fait au Petit Castel, c’est la porte ouverte à tout ce qu’il veut. Il va me piétiner allègrement. Ce sera de plus en plus souvent qu’il me fera faux bond. Et moi je serai là, à attendre son bon vouloir, comme une conne. Alors non ! Non ! Je vais sûrement pas me laisser réduire à ça. Il y en a d’autres des queues, si je veux. Et des qui fonctionnent bien. C’est pas ça qui manque…
- Ce qu’il faudrait d’abord savoir, c’est ce qu’il en est au juste. Peut-être qu’il a vraiment eu un empêchement.
- Tu parles ! Il était avec une nana, oui. Qu’est-ce tu veux que ce soit d’autre ? Une pauvre conne qui lui a fait les yeux doux. Et lui, comme un imbécile, il a sauté à pieds joints dans le piège. Bon, mais bouge-toi, toi ! Reste pas planté là ! Fais quelque chose ! Essaie de savoir. Va le cuisiner ! Ou suis-le ! Je sais pas, moi, mais trouve une solution !
3-
Séverine voulait encore me voir.
- Bon, ben ça y est !
Elle tombait bien, elle. Elle tombait on ne peut mieux.
- Qu’est-ce qui y est ?
- Sa nouvelle copine à Benjamin, je sais qui c’est.
- Ah ! Et alors ?
- Une petite jeune. Dix-neuf ans.
- Tant qu’à faire…
- C’est plutôt une bonne nouvelle pour vous, non ?
- Si on veut.
- Oh, ben si, si ! Parce qu’il va avoir la tête ailleurs maintenant. Avec votre femme il va prendre ses distances. De plus en plus. Quant à moi… Je vais peut-être vous étonner, mais j’en ai strictement plus rien à battre.
- Effectivement, c’est pour le moins inattendu.
- Trop, c’est trop. Et il arrive un moment où il faut savoir dire stop. Il est comme ça. Il changera pas. J’en ai pris mon parti. Et, pour être tout-à-fait franche avec vous, moi aussi, j’ai rencontré quelqu’un. Un monsieur courtois, affable, sensuel avec lequel je me sens bien. Avec qui je partage une foule de choses…
Elle a longuement suivi des yeux un couple tendrement enlacé qui passait sur le trottoir.
- Ce que je voulais aussi vous dire, que vous ne soyez pas pris de court, c’est que j’ai bien l’intention de jouer cartes sur table avec Benjamin. Dans les plus brefs délais. Je vous préviendrai dès que ce sera fait.
- C’est-à-dire ? Vous allez divorcer ?
- Oh, non ! Non ! À moins qu’il le veuille vraiment. Ce que je ne crois pas. C’est pas le genre à chercher les complications, Benjamin ! Quant à moi, je préfère, et de loin, rester mariée. Mon ami ne l’est pas. Que je divorce et, le connaissant, il va faire des pieds et des mains pour me passer la bague au doigt. Ce à quoi je ne tiens absolument pas. Du moins pour le moment. Pour toutes sortes de raisons. Et vous, vous allez faire quoi ?
J’ai haussé les épaules.
- Rien. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Je vais attendre que la situation se décante d’elle-même.
- Ce qui, à mon avis, ne saurait tarder. Vu les mails enflammés qu’il adresse à cette Camille, vu comment elle est canon en plus, votre femme va pas faire long feu. Il n’aura plus guère de temps à lui consacrer. Vous voulez voir à quoi elle ressemble ?
- Pourquoi pas ?
- Eh bien vous vous rendez au centre Leclerc de la zone commerciale. Elle travaille au rayon « plats cuisinés ».
Elle s’est levée.
- Et tâchez de pas tomber amoureux d’elle. Ça compliquerait vraiment trop la situation…
- Il y a pas de risque.
Elle a eu une petite moue dubitative.
- Oh, alors ça !
Et elle s’est éloignée sans se retourner.
Benjamin aussi voulait me voir. Décidément !
- Sauf que là, j’ai pas trop le temps. Je suis déjà en retard. Et c’est un rendez-vous important. Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Oh, rien. Rien de spécial. Enfin, si ! Qu’est-ce qu’elle a Alyssia ? J’ai l’impression qu’elle me fait la gueule.
- Il y a un peu de quoi, avoue, non ?
- Je sais, oui. Je suis désolé. Elle m’en veut beaucoup ?
- Ce qu’il y a surtout, c’est qu’elle est persuadée qu’il y a une nana derrière tout ça.
- Ça, évidemment, j’aurais dû m’en douter.
- Et c’est pas le cas ?
- Je t’expliquerai. Mais alors, pour la petite serveuse, la fille du patron, elle m’a raconté des salades. Histoire de se venger. C’est ça, hein ?
- Pas vraiment, non.
- Ah, oui ? Qu’est-ce qu’il y a eu ?
- Écoute, faut vraiment que j’y aille, là. Mais moi aussi, je t’expliquerai. Quand on sera au calme.
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